Née en 1967 à Senlis, France.
Vit et travaille à Montreuil.
Nathalie Boutté réalise ses premiers travaux en papier après une carrière dans l’édition et le graphisme. Le papier est son support de travail et s’est peu à peu imposé à elle comme sa matière de prédilection. Elle découpe minutieusement toutes sortes de papier, parfois dans des livres anciens, des cartes routières, des billets de banques et principalement des feuilles de papier japonais. C’est sur ces feuilles qu’elle imprime au préalable un texte lié à l’histoire des sujets photographiés ou du photographe dont elle s’est inspirée. Elle joue avec l’épaisseur des lettres et l’espace entre les lignes afin d’obtenir une « gamme de gris » semblable à celle des tirages argentiques anciens. Son travail, comme la photographie, se situe à la rencontre de pratiques de fixation et de création d’une image.
Sa démarche artistique est initiée par sa rencontre avec la photographie : des daguerréotypes, autochromes, premiers supports d’impression de l’image photographique. Elle se prend de passion pour ces images et les histoires du passé. L’artiste s’applique ensuite à recréer les portraits en assemblant minutieusement les languettes de papier une à une.
La découpe nette, la finesse du papier et sa superposition créent des œuvres en volume. De près, le regard se perd dans un enchevêtrement de lettres. L’image reconstituée se dévoile au fur et à mesure que l’on s’en éloigne et que l’œil s’accommode aux collages. L’artiste convoque dans ses œuvres des photographes historiques, Edward Curtis, Malick Sidibé ou Seydou Keïta... et s’intéresse à la photographie comme marqueur de mémoire. Elle ravive le souvenir de figures, le souvenir d’une époque et de traces du passé. Aux fragments de photographies marquées par les années se substituent les fragments de papier japonais et des livres anciens.