Né en 1957 à Moramanga, Madagascar.
Vit et travaille à Lausanne et dans le Sud tunisien.
Marcel Miracle naît dans le village de Moramanga à Madagascar, socle du continent mythique de Gondwana. Il y retournera plusieurs fois, en particulier pour être initié à la pratique divinatoire du sikidy. De ces retrouvailles est né son nom d’artiste, anagramme de celui qui lui a été donné sur l’île et qui veut dire « arc-en-ciel ». Dans les années 1960, après le retour de sa famille en France, Marcel Miracle connaît le bonheur paisible d’un enfant laissé libre d’observer ce qui vit et ce qui a vécu dans la campagne de Franche-Comté : les herbes, les insectes, les oiseaux et les pierres. Il a la nature dans la peau. Bientôt, les livres lui donneront les mots pour la lire, la comprendre et l’installer en lui comme sa muse, objet de prose, de poésie ou de dessin. Dessiner, écrire, le jeune Marcel ne voit pas d’autres occupations aux passions qui l’ont saisi. Géologue de formation, il travaille d’abord dans la prospection pétrolière, puis il devient maître d’école à Lausanne. Depuis les années 1990, Marcel Miracle développe une importante production de dessins et de collages, détournant les objets parfois les plus infimes dans un univers de rêve où l'ironie le dispute à l'inquiétude.
L’œuvre de Marcel Miracle est foisonnante. Depuis plus de trente ans, l’artiste réalise des petits formats, une cosmogonie à partir des objets hétéroclites qu'il trouve (coquilles brisées, os de seiche, brindilles, capsule rouillée, caoutchouc coloré, papiers et autres objets de son quotidien ou de ses périples sahariens), mais aussi à partir de l’écriture de nouvelles, de poèmes, d’annotations, et des titres auxquels il porte un soin particulier. Il puise ses références dans le chamanisme africain, dans les œuvres d'Arthur Cravan, de Perec, de Borgèsou de Malcolm de Chazal. Ses dessins et ses collages empruntent aux miniatures catalanes, à Paul Klee et aux surréalistes tels que Breton, ou Tourski. La connaissance littéraire et spirituelle de Marcel Miracle creuse sous l’apparente surface des choses. Marcel Miracle définit son travail comme une organisation du chaos en cosmos, une alchimie du mot et du signe.
« Rien n’existe qui ne doive son existence au regard. Pour l’être humain le problème est plus sérieux puisque l’évolution culturelle a pris le pas sur l’évolution biologique. L’œil ici est l’œil du cyclone : on trouve dans ces gravures anciennes des êtres de « grande présence », tous signés, siglés de scarifications, coiffures mirifiques et regards profonds. Ce regard-là, fascination du monde invisible, relève d’un imaginaire inaccessible au voyageur, si doué soit-il. Cette grande turbulence du regard ne devient plus ici qu’une trace, une temporalité figée en une pose, comme un avion crashé, totem en creux dans la jungle. »