Efiaimbelo

Né C. 1925 à Androka, Pays Mahafaly, Madagascar
Décédé en 2006 à Androka où il vivait et travaillait.


L'origine de l'art et des rites funéraires de la société Mahafale remonterait au début du XVIème siècle avec l'installation des clans royaux Maroserana dans le pays Mahafale (sud de Madagascar). Cet art sacré, considéré comme le plus prestigieux de l'île, s'est transmis de père en fils depuis Soroboka, l'ancêtre d'Efiaimbelo jusqu'à ce dernier qui a su, par son raffinement et son inventivité, maintenir et développer cet art vivant.
Efiaimbelo crée des sculptures traditionnelles appelées Alouals, plantées en carré autour d'un parallélépipède de pierres qui constitue la superstructure du tombeau. L'aloual est un élément de prestige, qui sert d'ornement au tombeau d'un riche défunt, chef spirituel d'un clan ou important chef de lignage. Ils sont toujours tournés vers l'Est et en nombre pair.
L'aloual se présente comme un poteau sculpté dans un bois très dur, appelé Mendorave, de 2 mètres de hauteur environ. La partie inférieure présente une succession de huit motifs (chiffre de la plénitude) étagés, alternativement abstraits et géométriques
Selon l'orateur, les mythes et légendes donnent des significations variables à ces motifs. Le huitième motif est une pleine lune. Ce poteau est surmonté d'une large scène figurative sculptée en ronde-bosse représentant en général le zébu et son gardien (le zébu est synonyme de richesse).
Efiaimbelo, héritier de cette tradition, a su en véritable artiste se diversifier et créer de nouvelles scènes. Son oeuvre unique par sa diversité et sa créativité (vols de zébus, taxi brousse, lutteurs, avion, moto, contes et légendes) l'a fait connaître dans son pays puis à l'étranger. Efiaimbelo est un des premiers sculpteurs à avoir peint les alouals avec des couleurs acryliques variées par souci strictement décoratif. Les alouals honorent le défunt tout en chantant la vie.