L’ Afrique parait être de tous les continents celui qui bouge et qui étonne le plus. Il n’est plus question de désordre et de visions sombres mais de fierté, de diversité, de créativité et de richesses culturelles. L'Afrique est un continent de lumières. L’art contemporain en Afrique est né avec les indépendances. Une nouvelle conscience s’est développée, ce continent voit naître plus que jamais des individualités qui représentent une lutte pour la liberté créatrice et à travers elle une recherche de sa personnalité.
Tous ces artistes, affranchis des modèle occidentaux, ne sont plus considérés sous le seul angle de leur origine mais pour la singularité et la puissance de leur œuvre. Les artistes savent que la culture joue un rôle important pour l’épanouissement et l’avenir de l’Afrique.
La République Démocratique du Congo est un des pays d’Afrique pouvant revendiquer avoir « écrit » dès les années 1920 sa propre histoire de l’art.
L’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa fut créée en 1943. Mais c’est seulement en 1996 que le nouveau directeur Daniel Shongo offre pour la première fois une très grande liberté aux artistes, autorisant toutes formes d’expressions artistiques et créant des échanges avec des écoles internationales. Les artistes sont dès lors très engagés et transforment l’Académie en terrain d’expérimentations. Houston Maludi, Pathy Tschindele, Kura Shomali et Steve Bandoma figurent parmi les premiers « rebelles » à bénéficier de pareilles libertés et oser des œuvres jusqu’alors inédites. Pour autant chacun d’entre eux poursuit ses recherches personnelles, se regroupant par « affinité élective ».
Steve Bandoma appartient au groupe Librisme Synergie qui mêle performances, photographie, peinture, collage, détournement d’images… Ses œuvres à connotation politique témoignent le plus souvent d’une société « malade » et de politiques contestables…
Pathy Tschindele et Kura Shomali du groupe Eza Possible (tout est possible) réinterprètent non sans humour des figures politiques, musicales ou sportives … dont seuls les uniformes ou médailles attestent de leur pouvoir.
Houston Maludi prolonge l’« Ecole de la Ligne » de son maître kinois Kamba Luesa pour développer à partir de 2008 ce qu’il nomme le « Monochrome Cubisme Symbiotique Quantique » reconnaissable par un encombrement de fines lignes noires nous immergeant au cœur des mégalopoles africaines et du monde.
Comme la plupart des artistes populaires kinois qui apprennent auprès de leurs aînés, Monsengo Shula fut d’abord assistant de son cousin, le célèbre Moke qui fut un des pères de la peinture populaire. Il est de ces artistes qui pensent que ses peintures narratives doivent être critiques, dénoncer, sensibiliser et éduquer. Shula se distingue des autres maîtres de la peinture populaire (Moke, Chéri Samba, Chéri Chérin) par des mélanges très particuliers de couleur qui donnent à ses tableaux des effets d'irréalité. Les thèmes de ses peintures récentes portent bien sur des problèmes mondiaux tels que le réchauffement climatique, la politique internationale.