Je me considère comme un peintre de variétés, comme on dit « chanteur de variétés », celui qui sait tout chanter du Rock au Funk, du Folk à la chanson populaire.
Certains orchestres sénégalais ou congolais magnifiques ont cette envie de savoir tout faire, cette volonté de jouer tous les répertoires du mieux possible et j’adore ça ! C’est ce que je recherche dans mon travail, quelque chose de facile à s’approprier, quelque chose de populaire. Je suis un peintre de variétés qui adapte son sujet à sa technique. J’utilise des codes très graphiques, très visibles dans mes collages, ma peinture et mes marouflages de feuilles de papier. J’adapte mon sujet à mon support.
Je ne peins pas pour moi mais pour ceux qui regardent. Je n’ai pas de discours politique dans mes peintures, je n’ai pas envie de brusquer mais de faire plaisir. Je remets en images des choses que les gens ont tellement l’habitude de voir qu’ils ne les voient plus. Quand je peins des pochettes de disques, ceux qui connaissent ces groupes redécouvrent la qualité visuelle et graphique de ces pochettes au travers de mes peintures alors qu’ils écoutent ces disques et les ont souvent sous les yeux. Comme dans le Pop Art où l’on revisite des objets populaires et que l’on donne à regarder à nouveau en mettant en valeur leurs qualités graphiques ou leurs couleurs. Dans mes scènes de rues, de marchés, les couleurs sont tranchées, il y a une stylisation de la forme et de la couleur.
On apprend le dessin en commençant par le nu pour avoir une notion de composition, plus que de maîtrise ou d’anatomie. J’ai une formation de graphiste et en typographie le blanc de la lettre est aussi important que le noir imprimé, c’est la forme et la contre forme. L’œil circule et il faut que ce soit confortable à lire ou à regarder. Maîtriser la typographie m’aide à composer mes peintures. La peinture doit être agréable à lire.