En 2004, la Fondation Cartier accueillait sa première grande exposition monographique en France. Depuis, l’œuvre de Chéri Samba a parcouru le monde et intégré les collections des plus prestigieuses institutions culturelles internationales. 18 ans après J’aime Chéri Samba, André Magnin consacre à cet artiste emblématique de la scène contemporaine le premier solo show jamais organisé en galerie à Paris. Du 17 septembre au 23 octobre 2022, Stupéfaction présente une quinzaine de toiles jamais ou peu montrées, réalisées par Chéri Samba entre 1983 et 2022. On y découvre notamment Le Couple d’artiste, circa 1983, une œuvre historique représentant M’Pongo Love, la grande dame de la musique congolaise moderne, J’aime la couleur de la vraie carte du monde, 2016, très grand format reprenant le répertoire iconique du peintre ou encore un autoportrait émouvant de 2022 intitulé La vieillesse d’un homme sans péché.
Porteur de messages et d’une morale, se mettant lui-même en scène, Chéri Samba produit des œuvres dans lesquelles il invite le spectateur à entrer dans des histoires vitales, charmantes, amusantes, hautes en couleur, mais aussi soucieuses des problématiques africaines et humaines. Comme l’exprime André Magnin, ses tableaux sont « précis, raffinés. Il y passe d’ailleurs beaucoup de temps et peint seulement douze tableaux par an. L’organisation de l’espace, le sens des couleurs... Il ne fait pas de répétition. Chaque tableau a sa propre raison d’être. »
Pour Chéri Samba, l’art n’a pas de frontière. À la fois grand maître de la « peinture populaire » congolaise et artiste reconnu sur la scène internationale, il aborde des thèmes universels, aussi bien les moeurs, la vie quotidienne, les grandes personnalités du monde, que l’histoire de l’art, la sexualité, les inégalités sociales ou la corruption. Le peintre truculent attire et arrête l’œil par des couleurs saisissantes. Les textes inscrits sur ses tableaux, sortes de bandes dessinées parfois humoristiques et souvent philosophiques, suscitent réflexions et interrogations tout en espérant l’éveil des consciences face au sujet traité.
