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Pour clore la saison célébrant ses 30 ans, la Maison des Arts a choisi de présenter les oeuvres aériennes et délicates de quatre créatrices contemporaines aux univers bien distincts, montrant toute la richesse et la diversité de mise en forme d’une matière ancestrale : le papier.
Omniprésent dans notre quotidien malgré l’annonce de sa disparition avec l’âge numérique, le papier est une matière millénaire inventée en Chine sous la dynastie des Hans (206 avant notre ère - 220 de notre ère). C’est un matériau à base de fibres végétales (chiffon, puis bois à partir du XIXe siècle) mises en suspension dans de l’eau, égouttées sur une surface plane et séchées. Matériau humble, il est généralement peu onéreux et facilement disponible, durable et réutilisable. Il est léger et malléable, permettant un emploi aussi bien à plat qu’en volume. Sensible à la lumière, on peut jouer avec lui sur la transparence et l’opacité.
Ces caractéristiques expliquent la longévité et la variété d’utilisation de ce médium universel. Le papier peut en effet se métamorphoser de multiples façons et servir autant de support que de matière première. Les quatre artistes de l’exposition sont ainsi les héritières de cette longue histoire technique et artistique du papier, qu’elles par des méthodes variées nécessitant peu d’outils mais beaucoup de minutie et de patience. Chacune nous invite dans son monde, nous faisant voir autrement ce matériau des plus banals dans notre quotidien.
Nathalie Boutté, Ferri Garcès, Mathilde Nivet et Anne-Charlotte Saliba se dépeignent davantage comme artisanes qu’artistes et partagent le goût de la texture, du toucher. Jouant avec l’ombre et la lumière, chacune à sa manière ennoblit un matériau d’apparence banale avec un réel souci éthique. Sortes de memento mori des temps modernes, leurs oeuvres nous transportent dans des mondes oniriques dans lesquels l’évanescence du papier se fait l’écho de la fugacité de la vie, nous rappelant subtilement de profiter du moment présent.
